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D’un usage militaire à un usage communautaire : 75 ans d’existence pour le pont Bailey

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D’un usage militaire à un usage communautaire : 75 ans d’existence pour le pont Bailey
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D’un usage militaire à un usage communautaire : 75 ans d’existence pour le pont Bailey
D’un usage militaire à un usage communautaire : 75 ans d’existence pour le pont Bailey

Par Alan Pearson, Mabey Bridge

Mon engouement pour le pont Bailey remonte à ma carrière au Corps Royal Britannique des Ingénieurs. J’estimais alors qu’il s’agissait d’une invention sans égal du génie civil, et je n’ai pas changé d’avis.

Inventé par Donald Bailey au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce pont peut être facilement assemblé dans de multiples configurations. Je savais qu’il avait joué un rôle important dans la victoire de la guerre 39-45, et, grâce à sa conception d’une grande simplicité, il a continué à se montrer utile pour l’armée pendant des décennies. Mais à l’approche du 75e anniversaire du pont Bailey, je veux faire en sorte que sa contribution à la population civile soit également fêtée.

À mon départ de l’armée il y a plus de 22 ans, j’ai rejoint l’entreprise Mabey, responsable de la construction de versions modernes plus légères et plus robustes du pont Bailey d’origine, comme les ponts Super Bailey, Mabey Universal, Compact 200 et le pont d’appui logistique (LSB, de l’anglais Logistic Support Bridge).Les avantages du pont Bailey dans un usage non militaire me sont toujours parus évidents. En effet, il peut se construire et s’assembler à la main en toute rapidité, ce qui permet de maintenir les coûts au niveau le plus bas possible pour les gouvernements, les autorités locales et les travailleurs humanitaires. Mais ce n’est que lorsque j’ai commencé à voyager à travers le monde  pour former diverses communautés à construire ces ponts en acier modulaires que j’ai pu réaliser l’impact considérable qu’ils avaient sur la vie des gens, que ce soit dans de grandes villes ou dans des villages de pays en développement.

J’ai maintenant visité 94 pays avec Mabey pour montrer aux populations locales comment construire ces ponts qui changent la vie. J’effectue ces missions parfois à la suite de catastrophes naturelles qui ont détruit les structures existantes ou peut-être dans le cadre d’une initiative nationale visant à améliorer l’infrastructure de base. Indépendamment des circonstances, j’ai assisté à la transformation totale de communautés, notamment pour les raisons suivantes :

De nouvelles liaisons donnent lieu à de nouveaux flux de recettes

Dès qu’un homme d’affaires local apprend la construction d’un nouveau pont, il sent l’odeur de l’argent ! À notre arrivée au Congo en 2015, j’ai appris qu’il y avait un service de ferry régulier qui transportait les touristes d’une rive à l’autre d’une rivière, mais à la saison des pluies ce moyen de transport était dangereux et à la saison sèche il était impossible par manque d’eau. Notre nouveau pont de 130 mètres de long allait changer la donne. Et la population locale n’arrivait pas à croire qu’il nous faudrait seulement 35 jours pour l’installer. Elle pensait que nous en aurions pour des mois ! Les hommes d’affaires ont accéléré leurs plans d’ouverture de restaurants et de stations-service pour servir les touristes et les riverains, et nous avons vu une nouvelle communauté se créer sous nos yeux.

L’utilisation de main-d’œuvre locale stimule la croissance

L’attrait des successeurs du pont Bailey est leur facilité de construction. Il suffit d’un seul formateur expérimenté et d’une main-d’œuvre prête à apprendre parmi la population locale. En 2007, l’État du Cachemire au Pakistan a dû entreprendre un travail de reconstruction après un tremblement de terre catastrophique qui tua 50 000 personnes. Dans le cadre d’efforts d’assistance humanitaire, le gouvernement britannique fournit alors une trentaine de ponts, et je suis allé former une équipe de techniciens et commerçants locaux à les construire. J’ai éprouvé l’un des plus grands moments de fierté de ma carrière quand je suis revenu sur place des années plus tard et que j’ai appris que cette équipe avait elle-même formé 20 personnes, qui en ont formé 20 autres, à construire un pont après l’autre. Dans des circonstances tragiques, les habitants de la région ont appris de nouvelles compétences et ont diffusé leur nouveau savoir-faire. Il est évident que, quand ce sont les populations locales qui se chargent de la construction, elles se sentent plus responsables du pont ; en plus elles sont rémunérées pour leur labeur, et cet argent est réinvesti dans leur collectivité.

Les ponts sauvent vraiment des vies

Le plus grand avantage d’un nouveau pont est, sans aucun doute, qu’il permet aux gens de franchir un obstacle particulier de la façon la plus sécurisée possible. Dans les pays développés, nous tenons cette sécurité pour acquise, mais il y a encore un trop grand nombre de gens du monde entier qui risquent leur vie pour accéder à des services essentiels. Quand je suis arrivé au Mali en 1997, les gens du pays m’ont expliqué que tous les ans 20 à 40 personnes perdaient leur vie en traversant le Bakoye. C’est choquant de voir des véhicules emportés dans cette rivière et d’entendre les témoignages de ceux qui ont fait cette traversée périlleuse en canoë ou en bateau. Dès que les habitants du coin ont réalisé que nous construisions une structure permettant de traverser en toute sécurité, ils ont arrêté de tenter d’atteindre l’autre rive et ont campé sur place jusqu’à l’achèvement des travaux. Cette traversée était si dangereuse, qu’il était préférable d’attendre la fin de la construction !

Alors que le 75e anniversaire du pont Bailey se rapproche, nous devons nous rappeler comment il a permis d’accéder à des endroits difficiles de manière plus rapide, plus sûre et plus efficace. C’est un pur exploit de génie civil, que ce soit dans un environnement militaire ou civil.